LE CINEMA,
UNE PASSION DEPUIS TOUJOURS
Depuis mon plus jeune âge, j’ai une véritable passion pour le cinéma. Je découpais tous les articles des journaux sur les westerns et je les classais par réalisateur. Mes copains parlaient de la mobylette qu’ils auraient pour leurs 15 ans tandis que je rêvais d’une caméra Super 8 en regardant les catalogues des magasins Camara. La musique comptait tout autant. Le cinéma c’est l’image et le son. Je ne pouvais pas concevoir de faire l’un sans l’autre. Avec ma guitare, un piano et des instruments de percussion bricolés, je composais des morceaux que j’enregistrais sur une mini cassette et un vieux magnétophone à bande.
Sur le marché de Viry Chatillon, j’ai acheté mon premier 33t : une compilation de musiques de films. Le « Es tut mir leit » que prononce Kaspar Hauser en écoutant Florian Fricke jouer du piano dans le film de Werner Herzog est exactement ce que je ressentait en écoutant le final de « Il Etait une Fois dans l’Ouest ». La musique de Morricone me prenait littéralement aux tripes et j’achetais tous ses albums : 45t comme 33t.A 13 ans j’ai demandé comme cadeau d’anniversaire de pouvoir voir « Il était une Fois dans l’Ouest » (à l’époque int -13 ans). J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’emmenaient voir les films de réalisateurs comme Eisenstein, Renoir, Laloux, Scola, les Frêres Taviani… je leur dois ce goût de la découverte, des chemins de traverse qui fait que j’ai passé des nuits au cinéma ou sur DVD à dévorer des milliers de films.Ils m’ont aussi donné l’amour des grands espaces en nous emmenant régulièrement en montagne et Scandinavie. Avec le peu de moyens dont ils disposaient, c’était un peu des sortes de « road movie » dont j’ai aussi gardé l’esprit d’aventure.Mes parents étant graphistes, j’ai donc fait, un peu naturellement, mes études à l’ENSAD. Mais ma passion m’a poussé, en deuxième cycle, à choisir la section cinéma d’animation/vidéo. C’est là que grâce à un professeur, Gérard Bellanger, j’ai découvert l’analyse de film. Cela a été comme une fenêtre s’ouvrant d’un coup sur un nouvel univers.
J’avais acheté une caméra Super 8 Bauer C106 puis une Beaulieu 5008 S. Dans le cadre de mon emploi d’animateur dans le centre de loisirs et les écoles de Juvisy que j’exerçais durant mes études, je faisais des films avec les enfants. Le moment était arrivé de passer à quelque chose de plus ambitieux.Pour notre grand projet, avec Eric Treguer (un ami également élève), nous nous sommes donc lancés dans un moyen métrage de science fiction « Kohl ». J’ai alors acheté une caméra Beaulieu R16 et nous avons « squatté » la salle de montage ainsi que le banc-titre de l’école où nous expérimentions les effet spéciaux (les autres élèves étaient surtout tournées vers la vidéo, la section étant très bien équipées par le biais de son partenariat avec l’INA). Le projet s’avérant difficile à terminer sur le plan budgétaire, un financement spécial de l’école pour payer le développement de la pellicule du film nous a été octroyé par le directeur de l’époque Pierre Tourlière.Une autre professeur, Claudine Guilmain, m’a pris comme assistant sur le tournage de « Jane » avec Pierre Arditi et Maria Pacôme.Durant ces études j’ai aussi été projectionniste à la Vidéothèque de Paris. Ils avaient le même projecteur à charbon Hortston qu’à L’ENSAD et avaient passé une annonce à l’école. J’avais l’habitude de le manipuler. J’ai donc postulé et été pris. Ca été l’occasion de (re)voir des tas de films magnifiques de Renoir, Carné…A la sortie de l’école, il a fallu choisir un métier. Ayant travaillé la musique autant que l’image durant cette période, j’ai opté pour la musique de film et de scène pour des raisons de budget. J’avais le studio d’enregistrement et la caméra, mais la bande audio coûtait nettement moins cher que la pellicule. J’ai donc revendu la Beaulieu R16.
J’ai fait ce métier durant une dizaine d’année, jusqu’à la première guerre du Golf, époque où les primes à la commande ont commencé à disparaitre. Cela conjugué avec la naissance de mes premiers enfants, il fallait opter pour un métier à la rémunération plus solide. Comme j’utilisais des ordinateurs Atari pour composer, on m’a proposé de devenir journaliste pour ST Magazine. Des années plus tard, j’ai fini par racheter je journal après en avoir été rédacteur en chef. Durant cette période je me suis mis à utiliser les ordinateurs également pour l’image numérique fixe et animée (DKB Trace - POV, gamme Cyber - PHASE IV) en réalisant notamment un court métrage « La Naissance du Mont-Blanc » pour lequel Michael Lonsdale a prêté sa voix.A la fin de l’Atari, j’ai racheté une agence de communication où là j’ai été amené à travailler plus intensément l’image, la photo, la 3D, l’animation (notamment en F