CARTEL OF ANGELS
Sal and Rinsky on the run for a million dollars: to go green before the plane the time of a July 14 too blue on Paris, but L'Isle-Adam, city protected by angels, sees red !...
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Pascal DuthuinDirector
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Pascal DuthuinWriter
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Pascal DuthuinProducer
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JACQUES RUISSEAUKey Cast"Le vieil homme"Le Temps des Copains
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Jordan DiowKey Cast"The Narrator"
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GIL MORANDKey Cast"Sam"
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FRÉDÉRIQUE CLUSELKey Cast"Sally"
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Gérard DupontKey Cast"Joker"
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Diane DuthuinKey Cast"Fillette"
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Claude LosyKey Cast"L'ange noir"
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Laetitia PonteKey Cast"Evila"
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Katarina Van RooijKey Cast"L'apparition"
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Emma Van RooijKey Cast"Fillette"
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Luther CluselKey Cast"Garçonnet"
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David VandammeKey Cast"Combattant"
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Sylvain JoignantCamera operator
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Pascal DuthuinCamera operator
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Jérémy EtourneauTechnical team
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Franck SoulardTechnical team
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Tony RousselTechnical team
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Julie SaccoTechnical team
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Jordan DiowTechnical team
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Martin Music ScottMusique
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Pierre Trio LaporteMusique
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Annick DoraisMusique
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Johann StraussMusique
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Project Title (Original Language):CARTEL DES ANGES
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Project Type:Experimental, Short, Web / New Media, Other
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Genres:Comédie, Fantastique
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Runtime:26 minutes 11 seconds
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Completion Date:August 15, 2007
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Country of Origin:France
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Country of Filming:France
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Language:French
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Shooting Format:HDV
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Aspect Ratio:16:9
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Film Color:Color
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First-time Filmmaker:No
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Student Project:No
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L'Isle-Adam short film festivalL'ISLE-ADAM
France
October 15, 2007
out of competition
Distribution Information
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Jordan DiowDistributorCountry: WorldwideRights: All Rights
BIOGRAPHIE
Jordan Diow (Pascal Duthuin), high-tech entrepreneur (Lithium Espace Mobiles), president of the artistic association ♦Eden♦16/9 Productions♦ , is an actor-director-producer, singer-songwriter, visual artist/photographer, performer and French poet/ novelist born in Besançon (Doubs). Studied the technique of cinema at the CLCF (Conservatoire libre du cinéma français), as well as its more volatile data, history(s) and theory(s), at the University of Paris-VIII. Seasoned traveler he traces a very personal creative line through the enclaves of a video production nourished by multiple graphic, photographic, musical & literary experiences.
plus.wikimonde.com/wiki/Jordan_Diow
www.imdb.com/name/nm7029724
www.diow.fr
Jordan Diow (Pascal Duthuin), ex-chef d'entreprise high-tech (Lithium Espace Mobiles), président de l'association artistique ◄♦Eden♦16/9 Productions♦►, est un acteur-réalisateur-producteur, auteur-compositeur-interprète, plasticien/photographe, performer et poète/romancier français né à Besançon (Doubs). A étudié la technique du cinéma au CLCF (Conservatoire libre du cinéma français), ainsi que ses données plus volatiles, histoire(s) et théorie(s), à l'université de Paris-VIII. Voyageur aguerri il trace une ligne créatrice très personnelle au travers des enclaves d'une vidéo-production nourrie de multiples expériences graphiques, photographiques, musicales & littéraires.
plus.wikimonde.com/wiki/Jordan_Diow
www.imdb.com/name/nm7029724
www.diow.fr
FILMOGRAPHIE
Réalisateur / Director
1986 : 50 contre 1, court-métrage
2006 : Young Guns, reportage
2006 : C'était pour Élise, reportage
2006 : Mes Yeux, réalisation technique (Mise-en-scène: Alain Peron - Conseiller: Mehdi Charef - RCA/CNC : 116237)
2007 : Cartel des Anges, court-métrage
2007 : Great Lakes, documentaire mis-en-scène
2008 : Battements De Coeur (Heart Beat), documentaire
2009 : Djink Europa 2027, court-métrage
2010 : Âm Shiatsu Do ( L'Art du Contact ), documentaire
2010 : Cordes d'Acier, vidéoclip Jordan Diow
2010 : Dernier Salon de Musique avant la Fin du Monde, documentaire
2010 : La Mer, vidéoclip Jordan Diow
2011 : Toufo Lezinfo, mini-série de webspots de réinformation
2020 : A silent Song, vidéoclip Jordan Diow
2023 : Djink Europa 2027 ( L'En-Quête ), moyen-métrage
Acteur / Actor
2007 : Cartel des Anges, court-métrage - le Narrateur
2010 : La Mer, vidéoclip - Jordan Diow
2010 : Cordes d'Acier, vidéoclip - Jordan Diow
2011 : Toufo Lezinfo, mini-série
2014 : Djink Europa 2027, court-métrage - Rinsky
2014 : La Famille Bélier d'Éric Lartigau - l'Adjoint-au-Maire
2020 : A silent Song, vidéoclip - Jordan Diow
2021 : Munch (série télévisée de Julien Seri) - le Juge des Libertés et de la Détention
2023 : Djink Europa 2027 ( L'En-Quête ), moyen-métrage - Djink, Rinsky
Auteur-compositeur-interprète / Singer Songwriter
2010 : La Mer, vidéoclip Jordan Diow
2010 : Cordes d'Acier, vidéoclip Jordan Diow
2020 : A silent Song, vidéoclip Jordan Diow
Producteur / Producer
2006 : C'était pour Élise, reportage
2006 : Young Guns, reportage
2007 : Great Lakes, documentaire
2007 : Cartel des Anges, court-métrage
2007 : Les Hommes-Océans, captation théatrale
2008 : Battements De Coeur (Heart Beat), documentaire
2009 : Djink Europa 2027, court-métrage
2010 : Âm Shiatsu Do ( L'Art du Contact ), documentaire
2010 : Dernier Salon de Musique avant la Fin du Monde, documentaire
2010 : Cordes d'Acier, vidéoclip Jordan Diow
2010 : La Mer, vidéoclip Jordan Diow
2011 : Toufo Lezinfo, mini-série
2020 : A silent Song, vidéoclip Jordan Diow
2023 : Djink Europa 2027 ( L'En-Quête ), moyen-métrage
Between recreation, entertainment, stupefaction, exploitation of man by man, of the planet by man, of man by war on the one hand, and also media of anticipation in the first sense (knowledge is acting), divination, spiritism, a true act of faith, a solid proof of love, an instrument of philosophical reflection, an introspective arsenal or a factor of real progress through the transmission of knowledge and the elevation of the level of consciousness that it allows, the possibilities of cinema are more than immense, in reality infinite as it is also the case for any form of art, but from Andreï Tarkovski to Leni Riefenstahl via Cocteau, Besson and Dupontel, comes a time when it is necessary to (really) choose. Because if not, censorship cuts and the public bleeds.
Entre récréation, divertissement, abrutissement, exploitation de l'homme par l'homme, de la planète par l'homme, de l'homme par la guerre d'une part, et par ailleurs média d'anticipation au sens premier (savoir est agir), support de divination, de spiritisme, véritable acte de foi, solide preuve d'amour, instrument de réflexion philosophique, arsenal introspectif ou encore facteur de réel progrès par la transmission du savoir et l'élévation du niveau de conscience qu'il permet, les possibilités du cinéma sont plus qu'immenses, en réalité infinies comme c'est d'ailleurs le cas pour toute forme d'art, mais d'Andreï Tarkovski à Leni Riefenstahl en passant par Cocteau, Besson et Dupontel, vient un moment où il faut (vraiment) choisir. Parce qu'à défaut, la censure tranche et le public saigne.
SCRIPT DES VOIX – Version française
CARTEL DES ANGES
SALLY
L'histoire. L'Histoire !
SAM
Entrer dans l'Histoire n'empêche pas d'avoir la trouille.
SALLY
Un million de dollars.
NARRATEUR
C'est une bonne histoire.
SALLY
S'il y a rien dans le journal, c'est qu'ils n'ont encore aucune piste. Peuvent pas se permettre. Peuvent pas se permettre d'avoir l'air con.
SAM
S'il y a rien dans le journal, on reste. On attend encore un peu, puis on part en vacances : des vraies .
SALLY
S'il y a ne serait-ce que 3 lignes, on n'est déjà plus là ?
SAM
T'as dit quoi ? Je vais déjà tellement vite que je t'entends plus.
SALLY
S'il y a quoi que ce soit dans le journal, c'est la Chine. Planqués dans les milliards.
SAM
Milliards de quoi ?
SALLY
Milliards de tout ! Cela dit je préfère rester ici, hein : on s'est super-bien démerdés.
SAM
De vrais pros.
SALLY
Grave !
SAM
S'il y a rien dans le journal, on prend des vacances.
SALLY
Oh non, tu recommences.
SAM
Écoute, Sal', je ne vois pas pourquoi un truand prendrait pas des vacances.
SALLY
Tu m'emmerdes avec tes histoires de vacances. C'est pas des vacances, c'est pas un jeu !
SAM
Le problème n'est pas là, Sally : tu viens ou tu viens pas ?
SALLY
Je sais pas !
SAM
C'était toujours comme ça, elle voulait pas partir, Paname lui collait à la peau. Paname la serrait dans l'étau de sa beauté, de son charme. Paris ne la laissait pas partir, mais moi jamais je n'abandonnais : pour passer à l'action, parer à l'imprévu, prendre la bonne décision, il y en avait toujours un qui tirait l'autre, toujours un qui tirait l'autre de là. Je savais bien qu'on partirait.
Partons 2 jours, Sal'. Le 14 juillet, ça m'inspire pas : c'est plein de faisans, Paname.
SALLY
Ben si tu veux, mais où ?
SAM
Aucune idée. À la campagne. Partons au nord, ce sera plus calme.
SALLY
Le sac rouge est encore à l'hôtel, la valise est dans le coffre : allons-y, Alonzo, avanti !
SAM
Allez, Sal', descends de là, viens voir un truc ! Tu viens, ma belle ?
VIEIL HOMME
Ben !
SALLY
Ben je voudrais bien !
VIEIL HOMME
Qu'est-ce que vous faites là, vous ? Il y a longtemps que plus personne ne prend cette ligne.
SALLY
Tu viens avec nous, aux States ?
SAM
Sally, t'es dure !
SALLY
Oh arrête, Risk'
SAM
Tu vois cette petite croix en-dessous du golfe ? Demain, départ : Los Angeles. On passe une nuit à l'hôtel, le temps de récupérer l'argent. Voici les billets. Et voici la carte. On commence à descendre : San Diego, Tijuana, Culiacán. On s'installe.
SALLY
Qu'est-ce qui importe ?
SAM
Sauver sa peau, à San Diego.
SALLY
Si difficile ?
SAM
Plus que tu ne crois, à Tijuana.
Une fois là-bas
SALLY
Tout est possible
SAM
On peut
SALLY
Si on veut
SAM
Ouvrir une concession
SALLY
Cadillac !
SAM
Acheter des bungalows.
SALLY
Cultiver l'océan
SAM
Ouvrir une compagnie de transport
SALLY
Chercher, trouver, trafiquer dans
SAM
L'inconnu. Écoute, Sal', l'argent passera par la valise diplomatique. Mon contact travaille dans le Cinéma. Une commande État sur le Louvre. Dans les bobines de films !
SALLY
T'es dingue ! Jamais ça marchera.
SAM
Marcher, peut-être pas : je te dis qu'on va voler avec !
SALLY
À un détail près.
SAM
Je sais.
SALLY
Moi je ne pars pas.
Je me casse.
SAM
Braque là. Prends à droite.
NARRATEUR
Les Invisibles, les Combattants, Anges-Poissons : c'est dans l'action qu'ils écoutent et qu'ils savent, là où rien ne leur échappe.
SALLY
Je savais que tu avais des pouvoirs magiques.
SAM
Je pense surtout qu'il y a plus de pensées dans les pots-de-fleurs que dans la tête des gens.
SALLY
Ah, chapeau, ça a l'air super bien !
SAM
La classe.
SALLY
L'Isle-Adam, Eve arrive !
SAM
Tu es très belle.
SALLY
Non, non, je ne suis pas si belle. C'est le monde qui est beau.
SAM
C'est bien ce que je disais : tu es très beau.
NARRATEUR
On ne sait jamais à qui l'on a affaire mais les anges sont comme les âmes, les âmes sont comme les bêtes, tous se rassemblent autour de l'eau.
ENFANT
Bon, Olivier, j'ai envie de jouer, je peux y aller, maintenant ?
JOKER
On fait comme d'habitude, Noé, tu peux y aller.
Bon, ce serait bien qu'ils se pointent, hein.
NARRATEUR
Le Joker, un ange plus qu'ancien, redouté et aimé. Par dérogation, eut de nombreux enfants.
SALLY
T'es pas obligé de regarder, hein..
SAM
Regard professionnel, Sally : toute oie est bonne à plumer.
SALLY
Mon œil.
SAM
Je me le ferais volontiers au bazzoka.
SALLY
Ce serait pas très constructif, Rinsky.
SAM
Non, ce serait super-destructif.
SALLY
Un sorcier.
SAM
Où ça ?
On a pas dû bien voir.
NARRATEUR
L'Ange noir, un maître, il reconnaît l'adversaire, initie la partie et, cette fois, juge qu'elle sera courte.
SALLY
Mais qu'est-ce qu'il a, ce type ?
SAM
Lui, là ? Il est speed, hein.
JOKER
Hey, ça va ?! Je m'appelle Olivier.
SALLY
Mais attends, à ce point-là, il est zarbi, hein.
SAM
Tu trouves ? Sûr qu'il doit pas prendre beaucoup de poissons : trop speed..
JOKER
Hey, ça va ? Dites-moi, vous êtes des terriens ?
SAM
Non, on est des cosmonautes, et si ta mère est un poisson, chiale plus, tu vas aller la retrouver.
JOKER
Je connais tout-le-monde, ici, c'est pour ça que je vous dis ça. C'est toujours agréable de voir de nouvelles têtes.
SALLY
Je sens que l'un de nous deux va te fracasser ta canne sur la tronche !
JOKER
Non mais pardon, pardon, pardon : vous n'êtes pas des touristes ordinaires, là, je tenais tout particulièrement à vous saluer.
SAM
Mon petit bonhomme, je n'ai pas le sentiment d'être exactement un touriste.
SALLY
Qu'est-ce que tu nous veux ?!
JOKER
Hey, moi les langues étrangères... j'ai même pas eu mon Bac.
SALLY
Mais on s'en fout !
JOKER
Y'a un truc, là, hey, je le savais, je le savais, y'a un truc : tu ressembles à mon frère, mon pote !
SAM
T'es pas mon pote, t'es pas mon frère, t'es même pas du tout de ma famille, mais tu commences grave à me coller, qu'est-ce que tu veux ?
JOKER
Moi ? Mais rien. Rien de rien. Excuse-moi, hein.
Pas mal, hein. Tu bouges pas ! Toi non plus tu bouges pas. Plus personne ne bouge ! Sauf si je le dis.
SAM
Tu caches bien ton jeu, mon pote.
JOKER
Hey, j'ai pas le larfeuille bourré à craquer, ok ? Par contre j'ai six balles, et je ne suis pas ton pote. Il va falloir qu'on fasse vite.
SAM
Vite, quoi ?
JOKER
Ta gueule. Donne-moi les clés, toi. Dépêche-toi.
SAM
Écoute, on vide nos poches, on se couche par terre et tu te barres avec la caisse, ça te va ?
JOKER
T'as les jetons ?
SAM
Je te propose un deal : tout pour toi, rien pour nous
JOKER
C'est parfait.
SAM
Puis j'ai oublié un truc : tu nous laisses la vie sauve.
JOKER
Oui. Je sais pas.
SAM
Allez, putain.
JOKER
Ta gueule. Tu sors doucement, là. Doucement. Retourne-toi. Allez, allez, allez : couchés, là, allongez-vous là.
SAM
Oh, y'a un os, y'a un putain d'os, connard ! Descends de là, tu descends de la bagnole.
JOKER
Ok, mais je vais t'expliquer
SAM
Je pourrai pas comprendre, tu descends tout-de-suite, allez, tires-toi, touches pas à ton flingue.
SALLY
Sale cafard.
SAM
Tiens, Sally, reprends ton flingue.
Je prends ton ticket.
JOKER
Quel ticket ?
SAM
Je ne sais pas : enfer, paradis.
JOKER
Déconne pas.
SAM
Quoi, déconne pas. Il a failli me buter, cette ordure, me prendre tout ce que j'ai. Déconne pas ? On ne se fout pas de ma gueule comme ça, mec.
JOKER
Tu m'as fait super-mal !
SAM
Ça s'appelle l'expérience, tu vois, ça rentre. (trop tard)
Tu viens avec nous.
Alors ducon, pour qui tu nous a pris ? T'as vraiment cru que tu allais nous filouter, nous piquer la bagnole et puis te faire la belle.Dans quel putain de film de Walt Disney tu vis, mec. Tu te prends pour Peter Pan, c'est ça ? C'est ça ?!
JOKER
Ça va, hein. On n'est pas de la même famille, à ce qu'on disait.
SAM
Pauvre con, tiens, j'aurais dû te buter.
JOKER
Hola, l'autre : me buter !
SAM
C'est quoi, son flingue ?
SALLY
Rien, un 6.35
SAM
T'es de la daube, mec, une larve, une merde.
Tiens, tu sais où on peut boire un coup ?!
JOKER
Boire un coup ?
SAM
Ouais, le verre du condamné, quoi.
JOKER
T'es super-drôle, toi.
SAM
Alors ?
JOKER
Ben oui, je connais tous les bars de la région. Quel genre ?
SAM
Genre mexicain.
SALLY
Et moi, on me demande pas mon avis ?
SAM
T'écoutais de la musique.
SALLY
Ben maintenant j'écoute plus. Un mexicain, avec un mec si con, t'es sûr ?!
SAM
Mettons exotique.
SALLY
Ok, avanti !
JOKER
Faites gaffe quand même, c'est les flics, là.
SAM
T'as bien fait de me le dire, j'allais bêtement lancer une grenade.
SALLY
Tu devrais lui coller dans la bouche, ta grenade.
JOKER
Qu'est-ce qu'elle a à parler comme ça, qu'est-ce qu'elle a à parler pas français, elle parle quelle langue, elle est malade ou quoi, c'est une maladie ?!
SAM
Une vieille technique pour se défouler sans blesser. Ça impressionne toujours, y'en a même à qui ça fait peur.
SALLY
J'ai chaud, Risk.
SAM
T'as soif, aussi ?
SALLY
Oui.
SAM
T'as encore faim ?
SALLY
Tu parles !
SAM
Alors tu vois, l'histoire : pas la peine de se biler.
SALLY
Il sait recevoir, le cafard.
SAM
Il sait recevoir, ton ami.
SALLY
Alors, mon brave, dites-nous un peu, qu'est-ce qui vous a fait chuter ?
SAM
T'es dure, Sally.
SALLY
Oh, arrête un peu, Risk
JOKER
Enfance malheureuse.
SALLY
Oui, par exemple !
JOKER
Mon père buvait, ma mère se faisait battre, elle en prenait une, j'en prenais deux derrière.
SALLY
Ça sonne bien, pas très original mais...
SAM
Triste !
JOKER
Véridique. Quand mon petit-frère est arrivé, ça m'a un peu soulagé : moi j'en prenais une, il en prenait deux derrière.
SALLY
Hey, heureusement qu'il n'y a pas eu de petite-sœur.
JOKER
Oui, ça aurait été moche.
SALLY
Hey, quand on vous a lancé, vous vous arrêtez plus, vous, pas vrai ?
JOKER
Exact.
SALLY
Tu sais tout faire ?
JOKER
À peu près, oui.
SAM
T'es marié ?
JOKER
Quoi ?
SALLY :
T'as une copine ?
JOKER
Oui, j'ai une copine.
SALLY
Elle bosse ?
JOKER
Oui, elle est plongeuse.
SALLY
Non mais tu te fous de moi ?
SAM
Elle bosserait pas plutôt sur le périph', ta copine, Peter Pan ?
JOKER
Non, elle ce serait plutôt les voies navigables.
SAM
Bon écoute, t'as conscience qu'on a perdu du temps, tout-à-l'heure ?
JOKER
Qu'est-ce que tu veux dire ?
SAM
Noir, blanc, oui, non ?
JOKER
Non mais, c'est bon, avance ton pion, là.
SAM
T'es un professionnel.
JOKER
Où est-ce que tu veux en venir, exactement ?
SAM
À la valeur Temps, à la valeur Argent. À toutes ces belles notions que tu oublies. Des fluides, comme ce qui coule dans mon verre en ce moment.
Oh ! Le deuxième concept est simple, et universel : ce que tu me prends doit être compensé par ce que tu me donnes.
JOKER
C'est la claque, ton truc, hein.
SAM
C'est aussi la vie. Sauve, je te rappelle.
Dis donc, maintenant que j'y pense : il me semble que ton secteur est juteux, je me trompe ?
JOKER
On ne se plaint pas.
SALLY
Tu vas nous en faire profiter.
SAM
Eh bien voilà l'idée ! Si tu connais toute la ville, petit pois, indique-moi une combine ou je te gobe. Omnivore, et sale caractère.
JOKER
Ça peut se faire.
SALLY
Ça doit.
JOKER
Ça doit.
SAM
Je ne te le fais pas dire.
T'as une idée ?
JOKER
Ouais.
SAM
Et tu peux nous en parler.
JOKER
Non.
SALLY
Pardon ?!
JOKER
Non mais je peux vous en parler, mais dans un rade je n'en parle pas.
SAM
Quoi ?
JOKER
C'est comme ça que le Kid s'est fait buter.
SALLY
Qui ça ?!
JOKER
Billy, quoi.
SAM
Billy ?
SAM
Billy ?
JOKER
Le Kid.
SAM
T'es vraiment taré. T'es taré, mon pote.
SALLY
Ce gus nous mène en bateau, Risk. Ce gus, vraiment, hein, il se fout de notre gueule,
ce mec. Allez, laisse pas faire.
SAM
T'as raison, Sal', je m'accroche, hein, je m'accroche. Allez, fini le Far-West, n'oublie pas que j'ai failli te plomber, tout-à-l'heure. Tu voulais nous emmener quelque part ? On y va.
JOKER
C'est parti.
SAM
C'est quoi, ça ?!
JOKER
Crédit-Mutuel.
SAM
Je vois bien que c'est le Crédit-Mutuel mais qu'est-ce que j'en ai à foutre du Crédit-Mutuel, c'est une banque.
JOKER
Quoi ! T'as jamais braqué une banque ?
SAM
Et d'une, mon petit coco, ça ne te regarde pas. Et de deux, ça peut peut-être attendre : je te signale qu'on est dans un Court, je te rappelle !
JOKER
Si elle ne vous plaît pas de ce côté-là, ma banque, on peut essayer de ce côté-là.
SAM
Dis donc, ils n'ont pas peur les banquiers, chez vous, il n'y a même pas de système d'alarme.
JOKER
Et alors, c'est qui qui connaît les bons plans si c'est pas mézigue ?
SALLY
Risk' ...
SAM
Oui, Sal'
SALLY
Il se fout de ta gueule.
SAM
Pourquoi ?
SALLY
Il n'a pas de plastic.
SAM
Un point. On rentre comment ?
JOKER
Vous n'avez pas de plastic ?
SAM
Ben, non.
JOKER
Alors on ne rentre pas.
SALLY
Je te l'avais dit : ce con nous fait marcher.
JOKER
Et attends un peu,c'est une banque-cadeau que tu veux, là : il n'y a pas de grille, il n'y a pas d'alarme extérieure, il n'y a pas de vigile, il y a une porte, tu la pousses, elle tombe, je ne peux pas te la servir au pieu, non plus, la Banque Mutuelle, avec pizzas et loukoums ?
SAM
Ok, c'est un bon plan mais on n'en a rien à foutre puisqu'on n'a pas de plastic.
SALLY
Je vais vous conter l'histoire de Sally et Rinsky. Celle de la poule aux œufs d'or et d'une petite paysanne en colère. Bien énervée, elle finit par l'égorger ! Avec son grand couteau.
JOKER
Pour le plastic, je peux peut-être m'arranger.
SAM
Tu ferais ça ?
JOKER
Ouais, ouais.
SALLY
Les cons, c’est comme les huîtres, ça s’ouvre.
JOKER
Flatté. On y va ?
SALLY
Où ça ?
JOKER
Pour le plastic.
SALLY
Oui ok, mais méfie-toi, à dix mètres devant, on a à parler, avec Risk.
JOKER
Tout-à-fait, je comprends.
SALLY
Tout-à-fait normal, hein ? Fluvial, convivial, amical.
JOKER
Impressionnante, Sally.
SALLY
Oui, je sais : ta gueule et marche.
Et il a marché, et on a marché avec lui, jusqu’à la plaque d’égouts au milieu du Parc où il avait soi-disant planqué le C4. Comme par hasard son pote, un certain Pascal, en avait eu besoin ce soir-là et avait tout raflé. Rendez-vous le lendemain sur les berges : après deux heures de mauvais sommeil dans la voiture et un café au comptoir, on avait toujours pas bougé d’un millimètre.
SALLY
Il commence à virer caca, ton week-end.
SAM
Ton franc-parler m’émeut, Sally. Or tu n’as pas tort : on zappe ?
SALLY
Oui, d’un autre côté, s’il du plastic ce serait dommage de ne pas en profiter : ce serait gâchis.
SAM
Admettons qu’il en ait. On prend le matos et on rentre.
SALLY
Tu sais quoi, c’est étrange mais ça commence à me plaire, ton idée d’avion.
SAM
L’avion : ce surf géant qu’on envoie planer dans les nuages, kiffant, hein ? À la bonne heure.
SALLY
C’est super, le 14 juillet.
C’est quoi, ce bordel ?
SAM
Je ne sais pas : couleur locale, cigarettes colombiennes, emmerdes, aucune idée.
SALLY
Mais qu’est-ce qu’on fout là, Risk ?
SAM
On court après le matériel, Sally.
SALLY
J’en ai marre, marre, marre !
Fini de jouer, loustic, on n’a plus le temps. Fais un vœu.
JOKER
Venez, viens, Sally, approche. Un vœu ? Une caisse de C4 ? Pour quoi faire. Un attentat ? Vous méritez mieux que ça, Sally.
SALLY
Qu’est-ce que tu en sais, patate.
JOKER
Ce que j’en sais ?
SALLY
Mais qu’est-ce que tu as fait de mon parabellum, nom de dieu, qu’est-ce que tu as fait de mon parabellum ?
JOKER
Moi ? Mais je n’ai rien fait, moi : c’est Elle.
NARRATEUR
Evila, l’ondine : ange incertain, terrifiant, comme un Pacte entre le Bien et le Mal.
ANGE NOIR
Comment ça se passe ?
JOKER
Normalement, Daniel, normalement.
ANGE NOIR
Elle leur a dit ?
JOKER
Non, pas encore, non, mais ça ne saurait tarder.
ANGE NOIR
À genoux, vous deux !
SALLY
Même pas dans tes rêves de tarlouze, bâtard.
ANGE NOIR
À genoux ! Toi.
SALLY
Ce n’est jamais que la deuxième fois, Risk. J’aime les gagnants.
SAM
Je sais, les contraires s’attirent.
SALLY
Connard !
SAM
Canard.
SALLY
Très drôle.
SAM
Je te l’ai dit, Sal’ : je fais ce que je peux.
JOKER
Croyez-vous aux légendes ?
SAM
Qu’est-ce que tu dis, crevette ?
JOKER
Est-ce que vous croyez aux légendes ?
SALLY
Non.
JOKER
Eh bien vous avez tort.
EVILA
Partez, quittez ces lieux pendant qu’il en est temps, vous n’avez rien à faire ici.
SAM
On change d’avion ?
SALLY
Oui.
NARRATEUR
Ce n’était qu’un ange mais il avait écrit : elle était belle comme une carlingue de l’au-delà. Comme une carlingue de l’au-delà.
ANGE NOIR
Bon voyage !
Eh oui, la vie c’est ça, alors là ! BON VOYAGE !
SAM
Bien sûr, la nuit porte conseil : j’ai récupéré la valise diplomatique dés le lendemain, et mon million de dollars. Et on s’est fait quelques promesses, Sally et moi : éviter les petites villes, aller plus souvent au musée, se méfier des inconnus et puis cesser de privilégier le C4, arrêter avec le C4, revenir à la bonne vieille dynamite.
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