ALPHA V. CHARLY (A-Pop.Lexy)

Ce film est très spécial, presque thérapeutique pour moi. Étant atteint d'une maladie héréditaire et maintenant handicapé, j'ai eu de multiples opérations lourdes au fil du temps. À la suite de la dernière, en 2016, mon cerveau a lâché, j'ai eu un sévère AVC. Plusieurs mois d'hôpital, puis des années de convalescence. Tout réapprendre. S’adapter. À tout. Difficile, ça l'a été, et ça l'est toujours, les séquelles étant toujours bien présentes et marquées. Alors pour explorer cette sensation, cette impression, ce ressenti, j’ai essayé de montrer Alpha V. Charly comme un voyage mental, la plupart des extraits étant issus de mes archives personnelles et familiales.

Tels des fragments disparates de souvenirs parfois oubliés, les images et les sons sont de plus en plus confus, voire disjoints, à la lisière de la mort. Mon film, fugace, au montage peut-être brutal, se joue des contrastes, vignettage et noir et blanc/rouge sang, à comparer à la seconde partie, plus sereine, tout blanc puis en couleur.

Au milieu, le noir.

Comme un reboot, malgré tout optimiste.